5 Clefs pour des aigus brillants et faciles !
Vous avez du mal à atteindre vos aigus? Vous ne savez pas comment les amener ou avez peur de « craquer » vos notes aiguës? Pas de panique chers rossignols, il y a des solutions à votre mal !
L’aigu est le domaine de la brillance !
Avoir de beaux aigus est une des choses les plus convoitée pour les chanteurs. Vous pouvez d’ailleurs constater que c’est l’aigu qui est le plus attendu par le public lors d’une performance. C’est un peu la cerise sur le gâteau de votre chanson… Et louper cette note si importante peut gâcher tout le beau rendu que vous avez donné du morceau jusqu’alors…
Ce n’est pas juste, je sais, mais telle est la nature humaine. Attirée par tout ce qui brille…
Je vais vous livrer ici 5 Clefs pour rendre vos aigus faciles et brillants. 5 Clefs que j’applique moi même et qui ont fait que, malgré une voix plutôt grave et ronde de nature, je n’ai presque jamais craqué ou loupé un aigu !
Que vous ayez une voix grave ou aiguë de nature, que vous soyez basse, ténor ou soprano colorature, ces 5 Clefs de la réussite de votre aigu sont pour vous !
Et pour ouvrir le bal, une petite vidéo de mon défi « Mes meilleures vocalises » pour chanter les notes aiguës facilement…
Clef N°1: Soigner les notes qui précèdent votre aigu
C’est une des clefs les plus importantes pour atteindre votre aigu ! Et aussi pour tous vos objectifs vocaux. Je ne le dirais jamais assez:
En chant, comme dans beaucoup de choses dans la vie, la qualité et le soin que vous apportez au chemin pour parvenir à votre objectif est plus important que votre objectif lui même!
Votre aigu arrivera naturellement et facilement si vous avez soigné la manière de l’amener. Pour sortir un bel aigu de votre voix, utilisez les notes qui précèdent comme un tremplin vous donnant de l’élan pour atteindre votre aigu !
Un de mes secrets pour soigner les notes qui précèdent l’aigu est de placer mentalement et physiquement ces notes là à la même place que l’aigu qui arrive. C’est à dire en ouvrant et étirant le voile du palais (palais mou à l’arrière de la gorge) comme si j’amorçais un bâillement et en plaçant haut la note qui précède l’aigu. De sorte à ce que le « moule » buccale intérieur soit prêt pour l’aigu.
Comme si la note avant l’aigu était à la même place que l’aigu.
Cette anticipation de la place vocale vous fera gagner en facilité pour atteindre votre aigu. Et j’insiste vraiment, la principale clef de la réussite réside dans la préparation!
Si vous vous jetez sur l’aigu sans préparer la place, en sabotant la qualité des notes précédentes, ne vous attendez pas à des miracles pour votre aigu. Il est d’ailleurs fort possible que celui ci « craque » ou soit poussé et désagréable à entendre. Évitons les aigus poussés et « criards ». Même si ceux ci peuvent faire leur effet sur un public facilement impressionnable.
A la longue, cette manière d’amener votre aigu abîmera votre voix. Et surtout, vous êtes là pour faire de la musique !
Clef N°2: Faire « tourner la voix », glissez sur l’aigu en utilisant la sirène
Cette deuxième clef, je l’ai apprise et expérimentée lors de masterclass que j’ai effectuées avec des maîtres italiens du bel canto lors de mes voyages en Italie. A chaque fois que j’allais aborder un aigu, ils me lançaient un « SCIVOLARE ! » et « GIRARE LA VOCE » (ce qui veut dire « Glissez ! » et « tourner la voix! ») pour activer la fameuse « couverture vocale » dont on a besoin pour atteindre le registre aigu. Je m’explique parce que j’imagine que je parle en jargon d’initié et que ce n’est pas très clair… 😉
Morphologiquement, pour amener l’aigu, le larynx effectue une bascule vers l’avant et les cordes vocales changent de « mode » et se mettent à vibrer plus rapidement afin de produire des sons plus aigus.
C’est comme si l’on changeait de vitesse sur une voiture!
Pour changer de mode et accompagner cette bascule, il y a un outil particulièrement efficace qui est celui de la « sirène » ou « port de voix ». Vous pouvez vous entraîner chez vous en effectuant des sirènes (comme la sirène des pompiers! 😉 ) sans forcément vous donner de contrainte de notes. Utilisez la voyelle « OU » ou « Ô » et amusez vous à faire vos sirènes.
Cela vous habituera à accompagner votre bascule du larynx vers vos notes aiguës. Puis dans vos chansons habituez vous à lier toutes vos notes avec cette sirène. Liez également, avec cette sirène, la note qui précède votre aigu avec votre aigu. Vous allez voir que cela devient plus facile pour amener votre aigu puisque vous accompagnez le mouvement de bascule du larynx.
Une fois que ce mécanisme est bien compris et intégré automatiquement, vous pouvez ensuite le faire en le « musant ». C’est à dire faire le geste de la sirène intérieurement sans le rendre sonore. Pour certains styles de chants, on ne doit pas entendre cette sirène, c’est pourquoi ce doit être un outil, une béquille qui vous aide. Béquille que vous pouvez « muser »sans détériorer le geste vocal.
C’est l’aboutissement dans la maîtrise de cette technique. Mais dans un premier temps, faites vraiment les sirènes de manière audible pour enclencher le bon fonctionnement des mécanismes vocaux.
Clef N°3: Ajuster le soutien et les appuis dans votre corps pour soutenir votre aigu
Vos aigus vont vous demander plus de tonicité dans votre corps pour permettre à vos cordes vocales de vibrer plus rapidement. C’est pourquoi il est très important d’augmenter votre niveau d’énergie corporelle à l’abord d’un aigu. Vous devez également avoir bien conscience de vos appuis du soutien et bien préparer aussi votre respiration en conséquence. Je vous invite à aller consulter mon article sur la respiration pour approfondir ce point là: ICI
Quand je fais un aigu je sens comme un étirement musculaire à l’intérieur. Le travail du périnée et des muscles transverses et obliques est également plus important. J’active les muscles de la Cigale –> Voir mon article sur la respiration (sensation que le nombril rejoins la colonne vertébrale). Et il y a également un appui fort contre le sternum et dans le dos (point d’accroche du diaphragme). On utilise alors le diaphragme comme un trampoline pour notre son.
Clef N°4: Bien mixer les registres vocaux
Vous avez peut être déjà entendu cette expression « Met de l’aigu dans ton grave et du grave dans ton aigu » ? ou bien encore « quand tu chantes un aigu , pense qu’il s’agit d’un grave et quand tu chantes un grave, garde la place vocale de l’aigu » ? En effet que ce soit pour faire un grave ou un aigu, il faut pour cela mixer les registres vocaux.
Comme vous le savez peut être, le domaine du grave est plutôt lié à la voix de poitrine avec des résonances basses que l’on perçoit dans la poitrine. Et le domaine de l’aigu est plutôt celui de la voix de tête dont les résonances hautes se manifestent dans la tête, les sinus et ce que j’appelle, « le haut du couvercle ».
Le problème avec la voix de tête pure, avec laquelle il est plus facile d’accéder aux aigus, c’est qu’elle est peu puissante (écoutez des voix comme Vanessa Paradis ou Mylène Farmer et vous comprendrez ce que je veux dire). Et cette voix de tête pure est très souvent beaucoup trop différente de votre voix de poitrine. Ce qui fait que si l’on ne mixe pas les deux registres, nous avons deux voix trop différentes en fonction que l’on chante grave ou aigu. Cela manque d’homogénéité et votre timbre vocal n’a pas la même qualité sur toute la tessiture.
C’est pourquoi il va falloir mixer vos registres vocaux!
C’est à dire que si vous faites un grave (comme je l’explique dans mon article précédant), il faut garder la place vocale haute de l’aigu. Et lorsque l’on fait un aigu, il faut garder la place de la voix de poitrine et l’appui en poitrine de sorte à conserver les harmoniques graves et votre puissance dans votre aigu.
Ecoutez Céline Dion et vous verrez que ses aigus sont tout aussi puissants que ses graves. Pourquoi? Parce qu’elle garde la puissance et la place de sa voix de poitrine dans son aigu.
Attention toutefois à ne pas pousser la voix de poitrine brute trop haut dans votre tessiture. Ne poussez pas au delà de vos notes de passage, basculez bien en registre de tête pour avoir vos aigus sans forcer. Essayer de conserver au maximum vos appuis et votre placement de voix de poitrine. C’est un travail délicat et fin que celui du mixage des registres mais cela définira considérablement la qualité et la puissance de vos aigus !
Clef N°5: Développez votre souplesse et votre agilité !
Pour atteindre vos aigus avec aisance et souplesse et ainsi développer toute votre quinte aiguë, je recommande fortement de faire des vocalises rapides qui montent vite vers l’aigu. L’importance de faire des vocalises rapides c’est que vous n’avez pas le temps de paniquer et d’entraver le bon fonctionnement de la voix avec des crispations. Vous n’avez pas le temps d’alourdir vos aigus.
C’est très important au début de votre travail vocal, quand vos muscles et votre voix n’ont pas l’habitude de soutenir les aigus longtemps. Cela va vous permettre d’apprivoiser et d’assouplir votre voix. Et, pour certaines voix lourdes, d’acquérir de l’agilité et d’alléger la voix pour pouvoir faire des choses plus fines.
Pour travailler cela, je vous conseille ces deux vocalises à exécuter le plus rapidement possible. Elles montent vite vers l’aigu. Travaillez-les sur la voyelle « Ô », un mix entre O et A:
Ou encore celle-ci sur « Ô » également:
On respire et on redescend sur:
Veillez, malgré la rapidité d’exécution de ces vocalises, à « couvrir » la voix lorsque vous abordez vos passages. Veillez également à bien les chanter sur le souffle et les appuis du soutien.
5 réflexions sur « 5 Clefs pour des aigus brillants et faciles ! »
J’apprends le chant lyrique 10 ans dans un conservatoire municipal. Mais j’ai appris beaucoup de chose théoriques dans cet article. Merci vraiment, Clothilde !
Je ne suis pas comme les stars qui, paraît-il, ont le chant comme don. Néanmoins, je chante bien, ou du moins, je peux chanter bien. Il me faut juste suivre à la lettre tous ces conseils que vous avez décortiqués un à un ci-dessus. En fait, j’ai découvert tous les billets dans ce blog il y a un certain temps, et depuis, je trouve qu’ils me sont précieux dans mon parcours de chanteur. Je suis appliqué quant il s’agit de suivre vos guides. J’ai l’impression que vous me coachez de par ceux-ci. Je vous en suis nettement reconnaissant.
Je suis très contente que mes articles sur la technique vocale vous aident dans votre parcours de chanteur! Et je peux vous assurer une chose, c’est que, même si au départ il y en a qui ont plus de facilités vocales que vous et qui chantent bien « naturellement » sans travail, cela ne leurs garanti pas de chanter bien sur la durée… Beaucoup de chanteurs aux voix faciles et « naturelles » se sont cassé la voix par manque de technique!
C’est pour cela que rien ne vaut l’apprentissage méticuleux et persévérant de la technique avec un bon professeur. Et cela peut faire des miracles sur une voix. Le travail vocal, et j’en suis la preuve vivante ayant eu beaucoup de déboires dans l’apprentissage de la technique, prévaut presque sur la nature de la voix elle même. Et il y a beaucoup de chanteurs qui ont fait une carrière artistique sans avoir une voix exceptionnelle à la base. Il y a tellement de choses qui entre en jeu dans la construction d’une voix et d’une personnalité artistique que finalement le matériel vocal de base n’est qu’une petite partie dans l’accomplissement de votre chant 😉 Je vous souhaite le meilleur dans votre apprentissage et à bientôt sur mon blog! Clotilde
bonjour Clotilde
j’ai été chanteuse mezzo lyrique maintenant j’ai formé un petit choeur . Je suis beaucoup plus soucieuse de la technique vocale que par le passé pour mes chanteurs amateurs . Je trouve vos articles et conseils très justes très clairs très bien et de plus dynamique à lire ou écouter . Bravo.
Bonjour,
Je suis des cours de chant lyrique en conservatoire. 30mn c’est juste pour apprendre les techniques indispensables. Merci beaucoup pour votre pédagogie.
Lelie